Il aurait bien pu être difficile de faire des connaissances à cause des différences culturelles ou linguistiques. Tant de personnes différentes et tant d'habitudes alimentaires différentes ! Tout le monde n'accorde pas non plus la même importance à la ponctualité ou au fait d'exprimer librement son opinion au sein du groupe. Certains ont l'habitude de s'exprimer à voix haute et le dos droit. Pour d'autres, ce comportement est synonyme d'impolitesse et d'audace. Il y aurait donc eu de nombreuses bonnes raisons de ne pas tenter l'expérience.
Heureusement, Mission 21 a été assez courageuse pour le faire quand même - et le programme de l'ambassade des jeunes a tout sauf mal tourné. Pour moi en tout cas, ce fut une expérience formidable. Il y a un an, j'ai eu l'occasion de me rendre à Taiwan pendant près de trois semaines avec trois autres Européennes et d'y rencontrer de jeunes adultes de la Presbyterian Church of Taiwan (PCT). Cet été, en juin, les visites de retour ont eu lieu. Pendant deux semaines, nous avons pu montrer notre pays d'origine à des hôtes de quatre continents : comment nous vivons, ce que nous aimons manger, comment nous célébrons les cultes ici. En tant qu'étudiante en théologie, deux versets de la Bible m'ont accompagnée tout au long de cette période. Ils permettent d'expliquer la signification personnelle de ce programme. Ce sont tous deux des versets de l'épître aux Galates :
"Or, le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la droiture, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. Contre tout cela, aucune loi ne peut rien".
- Gal 5,22s (Bible de Zurich)
Le fait qu'un verset biblique puisse devenir une réalité aussi claire en si peu de temps a été une expérience très spéciale pour moi. Lorsque nous étions ensemble en tant que groupe, notre communauté était marquée par les attributs ci-dessus. De nos relations naissaient la joie et l'amour. Nous nous sommes comportés les uns envers les autres de manière à fermer les yeux sur nos erreurs et à nous laisser en paix lorsque quelqu'un en avait besoin. Mais ce qui ressort le plus dans mon souvenir, c'est la joie. Comme nous avons ri ensemble ! C'était pour moi une nouvelle dimension de la relation interculturelle. Si saine qu'aucune loi ne pourrait vraiment s'y opposer. Cette pensée trouve son fondement dans Gal 3,28 :
"Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus ni homme ni femme. Car vous êtes tous un en Jésus-Christ". (Bible de Zurich)
Pour notre contexte et mon apprentissage interculturel, cela signifie qu'il n'y a ni Nigérian ni Suisse, ni Chilien ni Malaisien, ni Allemand ni Taïwanais. Bien sûr, nous restons tous attachés à nos pays. Les frontières nationales ne sont pas simplement abolies. Mais au cours de ces deux semaines, nous avons tous été avant tout des chrétiens et des chrétiennes qui se sont rencontrés en tant que tels - toujours curieux de savoir ce que nous pouvions apprendre et découvrir chez l'autre. C'est ce que je souhaite à tous ceux qui ont la possibilité de voir plus loin que le bout de leur nez, sous une forme ou une autre. C'est toujours un cœur curieux qui permet de voir le plus loin.
Texte : Barbara Schlunegger, ambassadrice de jeunesse
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