Selon le gouvernement, le Dr John Pombe Magufuli est décédé d'une maladie cardiaque à l'âge de 61 ans. Auparavant, Magufuli n'était pas apparu en public depuis 18 jours. Les spéculations se sont multipliées dans les médias sociaux et dans la presse étrangère sur la possibilité qu'il ait été infecté par le coronavirus. Magufuli lui-même a longtemps minimisé les risques liés à la pandémie. Il a préféré souligner qu'il n'y avait pas de cas de coronavirus dans le pays, même à un moment où de nombreux hôpitaux étaient déjà débordés et où le nombre d'abdications augmentait rapidement dans tout le pays.
La nouvelle de la mort du président John P. Magufuli a suscité la consternation parmi les Tanzaniens. Le pasteur Willey Mwasile, président de la Moravian Church à Mbeya, église partenaire de Mission 21, a réagi avec tristesse. "Nous sommes très attristés par la perte du président de la République unie de Tanzanie. Nous appelons à prier pour sa famille et pour l'unité de notre pays".
Samia Suluhu Hassan prête serment pour succéder à Magufuli
Conformément à la Constitution, l'actuelle vice-présidente Samia Suluhu Hassan, 61 ans, assume la fonction de présidente de la République. Samia Suluhu Hassan a prêté serment le 19 mars par le juge suprême du pays.
"Mama Samia", comme la population l'appelle respectueusement à 61 ans, était vice-présidente du pays depuis 2015. Selon la Constitution tanzanienne, elle succède automatiquement à feu Magufuli et peut exercer cette fonction jusqu'aux prochaines élections en 2025.
Elle est la première femme à occuper la plus haute fonction de l'État et actuellement la seule présidente à la tête d'un État africain. Sa collègue Sahle-Work Zewde en Éthiopie n'a qu'une fonction cérémonielle.
Appel à l'unité en Tanzanie
Samia Suluhu Hassan est originaire de l'île semi-autonome de Zanzibar et est ainsi la première Zanzibarite à occuper la plus haute fonction de l'État de la République unie de Tanzanie. Elle a étudié entre autres en Inde, en Angleterre et aux États-Unis et est considérée comme une femme politique réfléchie et engagée. Dans le discours qu'elle a prononcé après sa prestation de serment, elle a annoncé un deuil national de 21 jours suite au décès de son prédécesseur. Dans son premier discours, elle a en outre appelé à l'unité dans le pays : "Allons de l'avant ensemble". Elle a également souligné qu'il n'était pas facile pour elle de prêter serment : "Ce n'est pas le bon jour pour vous parler. Car j'ai une blessure au cœur. Le serment que j'ai prêté aujourd'hui est différent des serments précédents", a déclaré Hassan, "Ceux-ci, je les ai prêtés avec plaisir. Mais aujourd'hui, j'ai dû assumer la plus haute fonction de l'État dans une période de deuil".
L'une des premières tâches consistera à pourvoir des postes importants au sein du gouvernement. En tant que présidente musulmane de Zanzibar, elle proposera probablement au Parlement d'élire un chrétien de Tanzanie continentale comme vice-président, conformément à l'équilibre régional et religieux pratiqué jusqu'à présent.
Mission 21 engagée en Tanzanie depuis des décennies
Les activités de Mission 21 en Afrique de l'Est ont des racines qui remontent à 130 ans. Des missionnaires de la Herrnhuter Mission, une association de soutien de Mission 21, ont commencé leur travail en 1891 dans les hauts plateaux reculés du sud de la Tanzanie. En collaboration avec nos deux églises partenaires, la province du sud-ouest et la province du sud de l'église morave en Tanzanie, Mission 21 s'engage en faveur des personnes défavorisées. Dans les régions rurales, où l'assistance publique est souvent inefficace, nos églises partenaires gèrent des projets pour une société plus juste. L'accent est mis sur l'éducation et la santé, en particulier pour les orphelins et pour la promotion des femmes. Mission 21 est convaincue que le travail de projet se poursuivra dans le cadre actuel ; nous continuerons à soutenir les personnes défavorisées en Tanzanie en collaboration avec nos églises partenaires.
Texte : Johannes Klemm, responsable du programme en Tanzanie, photo : Paul Kagame/flickr.com
