D'ici la fin de l'année, tous les dossiers de la société commerciale bâloise seront répertoriés. Grâce au soutien généreux de la Fondation Christoph Merian et de la Fondation Göhner, l'important fonds de cette maison de commerce, fondée en tant que "société commerciale missionnaire", est désormais accessible aux chercheurs.
Mission 21 permet ainsi de manière ciblée de traiter de manière transparente son passé, en particulier l'histoire de l'organisation qui l'a précédée, la Mission de Bâle, et offre ainsi la main pour une approche différenciée du développement de la mission.
Dans ses premières années, la société commerciale a eu de nombreux effets positifs sur la vie des habitants du Sud. En Inde, par exemple, les personnes converties au christianisme - pour la plupart des membres des castes inférieures et des hors-castes - ont obtenu de nouveaux moyens de subsistance et de meilleures possibilités de gagner leur vie grâce à la construction d'ateliers de tissage et de briqueteries. Heinrich Christ l'avait déjà souligné dans son ouvrage bien documenté "Entre religion et affaires"(2015).
D'autre part, il existe des aspects problématiques dans l'activité de la société commerciale, qui a été séparée de la mission en 1917. Ces aspects devraient également pouvoir être traités de manière compétente sur le plan historique grâce aux dossiers nouvellement accessibles.
Réparer les injustices liées à la traite des esclaves
La quête de justice a marqué la Mission de Bâle, fondée en 1815, dès ses débuts. Dès les années 1820, la direction de la mission décida de réparer en Afrique, par un amour du prochain actif, l'injustice faite aux hommes et aux femmes africains dans le commerce transcontinental des esclaves ".par des gens qui se disaient chrétiens"Le but est de réparer les dégâts causés par la guerre.
La mission s'est également montrée déterminée dans son engagement contre les conditions sociales proches de l'esclavage qui étaient courantes dans la société indigène de la Gold Coast (aujourd'hui Ghana). Lorsqu'Andreas Riis, l'un des premiers missionnaires bâlois sur place, a accepté (en tant que seul missionnaire connu à ce jour) d'utiliser des esclaves locaux comme main-d'œuvre dans sa plantation, il a suscité des critiques au sein de la direction de la mission, le comité. Le comité a convoqué Riis à Bâle et l'a renvoyé en 1846 après l'avoir entendu.
Difficulté à gérer la tradition locale
La situation sur la Côte d'Or montre de manière exemplaire qu'une approche différenciée des sources est importante dans la recherche historique. L'historien Peter Hänger l'a traitée dans sa thèse "Esclavage et émancipation des esclaves sur la Côte d'Or".
Le comité de Bâle voulait abolir rapidement les conditions proches de l'esclavage sur la Gold Coast - et était donc en conflit avec les missionnaires sur place. En effet, dans les années 1850, les missionnaires toléraient encore que 12 collaborateurs locaux de la mission ainsi que quelques autres membres locaux de la communauté possèdent des esclaves familiaux et domestiques. Les missionnaires avaient toutefois aussi en vue le bien-être des esclaves*, comme le constate Hänger. En effet, les possibilités de travail pour les personnes affranchies étaient encore rares dans la société de la Gold Coast.
Rejet systématique de l'esclavage
La direction de la mission a cependant insisté pour trouver une solution et a interdit en 1862, avec effet immédiat, tout esclavage au sein de la communauté chrétienne de la Gold Coast. Cela provoqua temporairement des troubles sociaux au sein des communautés chrétiennes, car le tissu social et donc les relations sociales devaient se réorganiser.
L'étude des conditions spécifiques de la Côte d'Or africaine est un bon exemple de la manière dont Mission 21 ouvre depuis longtemps déjà ses propres fonds documentaires à la recherche. Mission 21 s'engage pour une société juste - et cela implique aussi un regard ouvert et critique sur son propre passé.
Texte : Christoph Rácz, photo : archives de la Mission de Bâle
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