En octobre 1902, un rat mort est découvert dans le foyer pour jeunes filles de Mangalore. Pour la directrice du foyer, Helene Krauss, ce n'était pas tout à fait imprévisible : "Depuis des semaines, le danger de peste menaçait plus que jamais mon foyer de jeunes filles. Les enfants devaient rassembler le strict nécessaire & quitter immédiatement la maison pour dix jours". ... "Il fallut immédiatement dénoncer l'incident, et le lendemain, l'inspecteur de la peste se présenta avec une douzaine de koulis pour procéder à la désinfection de la maison".
En raison de la présence de mouches charognardes sur le plafond de la pièce, celui-ci est arraché et un autre rat mort apparaît. Le plafond en feuilles de palmier est brûlé et la maison est à nouveau désinfectée. Un autre rat mort se trouve dans le toit de l'étable - il est brûlé, l'étable est désinfectée. Par sécurité, le toit en tuiles de la maison d'habitation est également recouvert "afin que le soleil puisse y brûler, dont la lumière & la chaleur sont capables de détruire les germes de la peste".
Dans son rapport à Bâle, Helene Krauss écrit que les maisons étaient marquées à l'extérieur par des "pestrattes" ou un cas de peste, avec également la date de désinfection. Il était donc interdit d'y pénétrer pendant un certain temps.
La quarantaine, hier et aujourd'hui
A la fin du 19e siècle, la troisième et dernière vague de peste a déferlé sur le monde, faisant près de 15 millions de morts, l'Asie étant particulièrement touchée. L'agent pathogène de la peste a été découvert en 1898. L'étude des voies de transmission a permis de trouver de nouvelles méthodes de lutte. Il peut paraître audacieux de comparer la peste et le Covid-19. Mais les deux sont des pandémies et il existe des parallèles étonnants dans la gestion des agents pathogènes : A l'époque comme aujourd'hui, il existe des directives des autorités et un département spécifique pour la lutte contre les pandémies. A l'époque déjà, il y avait des fermetures d'écoles et d'entreprises en raison de sources potentielles d'infection, ainsi que des quarantaines et des mesures strictes en matière de désinfection. Cela ne nous rappelle-t-il pas quelque chose ?
Un vent de désinfection souffle également sur les archives de la Mission de Bâle et de Mission 21. Même après le lockdown n° 2, nous suivons des mesures de protection strictes. Après le premier lockdown, les livres et les archives utilisés devaient même être mis en quarantaine pendant cinq jours avant d'être touchés à nouveau ! Le foyer pour filles de Mangalore a été reconstruit après la pandémie, la vie a repris son cours.
de nouveau en marche. Une perspective également pour l'époque actuelle.
Texte : Andrea Rhyn
