Dialog International : Les soins de santé hier et aujourd'hui

L'historienne Linda Ratschiller (à gauche) et l'épidémiologiste Marcel Tanner (à droite) ont montré les échanges qui ont eu lieu et ont lieu aujourd'hui entre les acteurs européens et africains dans les différents systèmes de santé. Au centre de la photo : Claudia Buess, animatrice de Mission 21

Le thème de la santé était cette fois-ci au premier plan de la série de manifestations Dialogue International de Mission 21. Les nombreux invités ont pu entrer dans le vif du sujet grâce à l'exposé bien documenté de Linda Ratschiller sur les concepts de santé des missionnaires bâlois vers 1900. En effet, ce n'est pas seulement l'esprit, le cœur et l'âme des Africains et des Africaines qui devaient être guéris par l'Evangile, mais aussi le corps. L'orateur de talent Marcel Tanner a ensuite fait un retour vers le présent. L'ancien directeur de l'Institut tropical et de santé publique suisse, Swiss TPH, a fait part de son immense expérience dans la lutte contre le paludisme et d'autres maladies infectieuses en Afrique.

 

Les missionnaires bâlois ont marqué les idées sur l'hygiène et la médecine tropicale

Linda Ratschiller a effectué des recherches intensives dans les archives de la Mission de Bâle, dans le cadre du projet du Fonds national "Hygiene Abroad and at Home. The Basel Mission Doctors and Spaces of Knowledges 1885-1914". Elle s'est intéressée aux concepts d'hygiène élaborés vers 1900 par les missionnaires dans la colonie de la Couronne britannique de la Gold Coast (parties de l'actuel Ghana). L'hygiène est l'une des dimensions centrales de la culture coloniale et était donc également un sujet de préoccupation pour les missionnaires. Dans leurs textes, ils réfutaient par exemple l'idée courante à l'époque selon laquelle les Noirs étaient sales, mais que ceux-ci avaient au contraire un besoin prononcé de propreté.

Les missionnaires bâlois ont également marqué de leur empreinte le nouveau domaine de la médecine tropicale. Beaucoup d'entre eux sont morts de ce que l'on appelle la "fièvre tropicale", c'est pourquoi ils ont commencé très tôt à faire des recherches dans ce domaine. Les missionnaires ont participé activement au débat scientifique en Europe. Ils se sont imposés comme des experts reconnus en médecine tropicale, car ils pouvaient acquérir une expérience directe des maladies sur place. La première monographie en langue allemande sur les maladies tropicales a été rédigée par le médecin missionnaire Dr. Rudolf Fisch sur la Goldküste. Mais Ratschiller a également souligné que les maladies tropicales faisaient l'objet d'un échange de connaissances intense, auquel participaient des acteurs européens et africains.

 

Une approche partenariale et globale

Le professeur émérite Marcel Tanner a souligné l'importance de l'apprentissage en commun pour apporter des changements dans les soins de santé : "De bons partenariats sont extrêmement importants !" Le meilleur médicament ne sert à rien s'il n'y a pas d'échange avec les gens sur place : "La recherche pure en laboratoire n'apporte pas grand-chose sans connaître la situation socioculturelle et socio-économique des gens qui reçoivent ensuite les médicaments". Par exemple, il arrive souvent qu'un médicament soit arrêté dès que l'état de santé s'améliore, au lieu de respecter la durée d'utilisation. Le médicament est conservé au cas où la personne tomberait à nouveau malade. Cela montre comment le manque de connaissances en matière d'utilisation et la pauvreté jouent un rôle énorme dans la lutte contre les maladies.

C'est pourquoi Tanner a plaidé pour une approche globale des soins de santé. Les succès sont au rendez-vous lorsque - comme au Swiss TPH - la recherche, la formation et la mise en œuvre sont combinées. "De grandes améliorations dans les soins de santé en Afrique sont en effet possibles", a déclaré Tanner, en prenant l'exemple de la Tanzanie. Dans ce pays, des partenariats de longue date ont été conclus avec le Swiss TPH. La Tanzanie a augmenté ses dépenses de santé d'un dollar US par habitant et par an afin d'améliorer la gestion de la santé. Aujourd'hui, 120'000 enfants de moins de 5 ans meurent moins chaque année grâce à cela.

 

Des discussions animées

A la fin, le public a pu poser des questions brûlantes. Tanner a par exemple répondu à la question de savoir pourquoi le paludisme n'apparaît presque pas en Europe, bien que le moustique qui transmet la maladie y soit également présent. Ratschiller a fait remarquer que le terme de médecine tropicale n'était pas tout à fait correct. Les maladies tropicales peuvent en effet tout à fait apparaître en Europe. L'apéritif qui a suivi a été une nouvelle occasion, bien utilisée, d'échanger avec les intervenants et de discuter de nos soins de santé.

 

Mission 21 s'engage avec des programmes dans le domaine de la santé en Tanzanie, Ghana, qui RD Congo et Cameroun ainsi qu'avec un Programme continental de lutte contre le VIH pour l'Afrique.

Texte & photo : Eva Sidler

L'espoir grâce à votre soutien

Mission 21
Mission Protestante Bâle

Boîte postale 270
Missionsstrasse 21
4009 Bâle, Suisse
Tél. : +41 (0)61 260 21 20
info@mission-21.org

Compte de dons Suisse :
IBAN : CH58 0900 0000 4072 6233 2
Numéro d'exonération fiscale :
CHE-105.706.527

Compte de dons Allemagne :
Caisse d'épargne de Lörrach-Rheinfelden
BIC Swift : SKLODE66
NUMÉRO DE COMPTE : 683 500 48
IBAN : DE39 6835 0048 0001 0323 33
N° de compte : 1032333

Retour en haut